C’est le Printemps, en même temps que crocus et jonquilles fleurissent pennes et tabliers: c’est la St Torè! D’après-midi en soirées, réveils à pas d’heure et souvenirs flous c’est la der, la « dure » avant « la Bloque » (à Liège on ne parle guère du « Blocus »…).
C’est aussi à mon sens la plus liégeoise des fêtes estudiantines. La St Nicolas se partage de Mons à Bruxelles en passant par Namur. Chacun fête ici ou là nouveaux arrivés, échecs et réussites. Seuls les liégeois fêtent un taureau de bronze à la virilité explicite et proverbiale: il exhibe en grand ce que Manneken Pis expose en petit.
C’est l’effarouchement des bourgeois(es) du cru qui incita les étudiants du XIXe à le prendre pour emblème: peu pudique, provocateur, résolument anticonformiste et moderne. Michel vous en parlera mieux que moi et là n’est pas mon propos.
La Saint Torè a ceci de bien particulier qu’elle est une Guindaille avec une Majuscule, une guindaille qui dure, qui – si vous me le permettez – se mérite. Du lundi au jeudi sans discontinuer, et puis le vendredi arrive… et il faut bien commencer le week-end! La Garden Party HEC, de création récente, ouvre le lundi qui s’achève sous chapiteau (ou dans le Carré) comme chaque soir. Le mardi, jour J s’il en est, voit s’ébrouer un Cortège qui a su – plus boum-boum qu’autrefois – retrouver son public. Plus débridé, moins chevaleresque, à vocation non exclusivement folklorique (c’est ici que mon coeur saigne), plus populaire et enthousiasmant qu’il ne le fut il y a quelques années. On notera au passage la contribution annuelle et la dévotion quasi christique de jeunes anciens enthousiastes à la fête; ils nous permettent, vieux crocos, de bénéficier d’une journée de jeunesse retrouvée chaque année lorsque revient le temps du Cortège: grâce leur soit rendue! Les Ingénieurs clôturent la Saint Torè « ON » le mercredi avec leurs Trottis… Le jeudi, jour « OFF » pour les organisateurs, les survivants, les veaux et les jusqu’au-boutistes, c’est Pastis-Pétanque, à la fraîche, au soleil (ou faute de soleil, ça marche aussi).
Comme on peut le voir, il faut une belle santé et une forme d’abnégation fêtarde pour « assurer » 4 jours sans faiblir; une semaine de Saint Torè ne se donne pas ainsi au premier venu et c’est tant mieux car ce qui suit va en demander encore bien plus et cette fois-ci sans boire de coups: 3 mois de bloque puis d’examens! Heureusement celle-ci sera rendue plus supportable par le soutien mutuel que s’apportent les amitiés forgées à l’ombre de l’Alma Mater, les notes des copains et les tuyaux des poils, plumes et comitards.
Or donc, à tous les petits jeunes: bravo pour cette belle fête, bon travail… et pleine réussite pour ce qui suit!
Quentin
Délégué Folklore 2000-2001
Pdt Philo 2001-2002
Pdt AGEL 2002-2003
NB: images de Nicolas Kovacs. « Char à Vieux » et Bureau AGEL en Outremeuse lors de la remise des médailles du Tchantchès (sur la statue de celui-ci).
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